Sorj Chalandon – Ed. Grasset
Quel père. Complètement mythomane, fou à lier, ridicule dans l’excès. Ça aurait pu prêter à rire, si ce n’avait été la violence s’invitant au quotidien, contre sa femme et son fils. A l’écouter il avait fondé les compagnons de la chanson, il avait été un temps conseiller du général de Gaulle, puis membre de l’OAS, ensuite agent secret. C’est en fait une liste interminable de ce qu’il avait pu faire, de ce qu’il avait été, mais quand on est gamin et qu’à l’école on doit donner la profession du père, c’est compliqué. Par moment on plonge dans l’absurde, quand le père mêle son fils à son délire et en fait son petit soldat, prêt pour des missions ultra secrètes. Les communistes sont partout, il faut être prêt à toute éventualité. Sorj Chalandon nous plonge dans une enfance absolument hallucinante, sous le joug de ce père dément, sous les yeux de sa mère résolument passive, dans le déni, consciente qu’elle avait deux enfants à la maison. Un texte émouvant.