Nicolas Barral – Ed. Dargaud
En cette année 1968, alors que le Portugal reste ancré dans la dictature de Salazar, la vie peut être douce à Lisbonne pour celui qui vit avec des œillères. C’est le cas de Fernando, médecin quadragénaire dont les journées sont rythmées par ses consultations et visites à ses patients, et quelques amours légères qui suffisent à son bonheur. Il est vrai que sa jeunesse, lorsqu’il était étudiant en médecine, fut portée par son amour pour une communiste révolutionnaire qui lui fit découvrir l’engagement et le danger de la lutte clandestine. Mais cette époque est révolue pour cet homme qui accepte les quelques compromissions d’une vie tranquille.
Mais les opposants au régime sont nombreux, et sa rencontre avec un gamin des rues frondeur va le confronter aux fantômes de son passé, toujours en lutte contre le pouvoir.
Ce roman graphique nous dépeint avec justesse le paradoxe d’une ville empreinte d’une belle douceur de vivre, alors même qu’elle se débat pour faire plier une dictature vieillissante, préfigurant la future révolution des œillets.